No es necesario presentar más el músico cubano Roberto Fonseca: sustituto de Rubén González en el famoso Buena Vista Social Club™, pianista de Ibrahim Ferrer y Omara Portuondo, nominado a los Premios Grammy en 2014, Roberto vuelve con un nuevo disco. Pocos días antes la salida de « Abuc » (el 11 de noviembre 2016) con el famoso sello Impulse (Montuno Producciones) y su gira, lo encontramos el tiempo de un café en el Praktik Bakery Hotel de Barcelona, para hablar de música tradicional cubana, de la conexión entre Cuba y la Nueva Orléans, y de un proyecto con Fatoumata Diawara a Kenya. On ne présente plus le musicien cubain Roberto Fonseca : remplaçant de Rubén González au sein du célèbre Buena Vista Social Club™, pianiste de Ibrahim Ferrer et Omara Portuondo, nommé aux Grammy Awards en 2014, Roberto revient avec un nouvel album. A quelques jours de la sortie de « Abuc » (11 novembre 2016) sur le célèbre label Impulse (Montuno Productions) et de sa tournée, nous l’avons retrouvé le temps d’un café au Praktik Bakery Hotel de Barcelone, pour parler de musique traditionnelle cubaine, de la connexion entre Cuba et la Nouvelle-Orléans, et d’un projet avec Fatoumata Diawara au Kenya.
Roberto, nos encontramos en París en 2013 (entrevista) en caso de tu álbum « Yo » con influencias africanas. Tres años después, vuelves a tus raíces cubanas con tu nuevo disco « Abuc ». ¿Por qué esta elección? Roberto, nous nous sommes rencontrés à Paris en 2013 (interview) à l’occasion de ton album « Yo » aux influences africaines. 3 ans plus tard, tu reviens à tes racines cubaines avec ton nouveau disque « Abuc ». Pourquoi ce choix ?
Después de todos los proyectos que he hecho – hay muchas influencias que me ayudan muchísimo a crear música – creo que ahora es un buen momento para mí, para hablar de mis raíces y de mi punto de vista sobre la música tradicional cubana. Con este proyecto, lo que intento hacer es transcribir la historia de la música cubana pero desde mi punto de vista, con mi manera de componer, con mi propia filosofía… Es importante para mí decir quién soy y de dónde vengo. Après tous les projets que j’ai fait – Il y a beaucoup d’influences qui m’aident beaucoup à composer -, je crois que c’est le bon moment maintenant pour moi de parler de mes racines et de mon point de vue sur la musique traditionnelle cubaine. Avec ce projet, ce que je tente de faire, c’est de retranscrire l’histoire de la musique cubaine à travers mon point de vue, ma façon de composer, de le faire avec ma propre philosophie… C’est important pour moi de dire qui je suis et d’où je viens.
¿Es un camino de reflexión que has hecho desde tu álbum « Yo » o un deseo personal desde siempre? C’est un chemin de réflexion que tu as fait depuis ton album « Yo » ou c’est un désir personnel que tu as depuis toujours ?
Son las dos cosas, una reflexión y un deseo. La reflexión es que tengo raíces africanas muy fuertes, pero mis raíces cubanas son más fuertes aún. Soy cubano y tenía el deseo mostrar más mi identidad, mis raíces profundas a través el sonido, la manera de tocar, etc. Ce sont les deux, une réflexion et un désir. La réflexion c’est que j’ai des racines africaines très fortes, mais mes racines cubaines le sont encore plus. Je suis cubain et j’avais le désir de montrer un peu plus mon identité, mes racines profondes à travers le son, la manière de jouer, etc.
Y supongo que a través los diferentes estilos… En tu álbum, podemos escuchar mambo, rumba, habanera y también algunos estilos más modernos. ¿Cómo explicas esta mezcla de músicas cubanas del pasado y del presente? ¿Es un reivindicación de la multiplicidad de los estilos cubanos, un análisis musical o simplemente un homenaje a esta música? Et je suppose à travers les styles… Dans ton album, on peut écouter des mambo, rumba, habanera et bien d’autres styles plus modernes. Comment expliques-tu ce mélange de musiques cubaines du passé et du présent ? C’est une revendication de la multiplicité des styles cubains, une analyse musicale ou plus simplement un hommage à cette Musique ?
Sencillamente, es hacer algo que no había hecho antes y realmente algo que siempre debí haber hecho. Como he tenido muchas influencias y muchas experiencias, es el momento para mí de enseñar a la gente esta historia. Es un criterio muy importante tener mucha experiencia para enseñar algo. Tener un talento no significa que puedes enseñar. Tienes que tener los conocimientos del pasado y de las raíces, debes saber por qué cada cosa sucede… No es solamente un disco para escuchar, es un disco didáctico. Está la manera de componer pero también el libreto del disco va a enseñar cosas sobre la música cubana. Espero que la gente entienda mejor de dónde viene esta música. Tout simplement, c’est faire quelque chose que je n’avais pas fait avant et véritablement quelque chose que je me devais de faire depuis toujours. Comme j’ai eu beaucoup d’influences et d’expériences, c’est le moment pour moi d’enseigner cette histoire, aux gens. Pour moi, c’est un critère très important d’avoir beaucoup d’expérience pour enseigner quelque chose. Avoir du talent ne signifie pas que tu peux enseigner. Tu dois avoir les connaissances du passé et des racines, tu dois savoir pourquoi chaque chose se passe… Ce n’est donc pas seulement un disque à écouter, c’est un disque didactique. Iça se traduit dans ma façon de composer, mais le livret du disque va également vous apprendre des choses sur la musique cubaine. J’espère que les gens comprendront mieux d’où vient cette musique.
Tienes mucho respeto y amor por la música tradicional cubana. ¿Cuál es tu punto de vista sobre la reconciliación de Cuba y Estados Unidos? ¿Piensas que es bueno para los artistas? ¿O al contrario, es el riesgo de que esta cultura tradicional cubana desaparezca poco a poco? Tu as beaucoup de respect et d’amour pour la musique traditionnelle cubaine. Quel est ton point de vue sur la réconciliation de Cuba et des Etats-Unis ? Tu penses que c’est une bonne chose pour les artistes ou au contraire, un risque que la culture traditionnelle cubaine disparaisse, peu à peu ?
No creo que haya un riesgo. Los músicos cubanos y los músicos estadounidenses han tenido siempre una buena comunicación. Es algo que siempre ha existido. Eso es bueno porque los músicos cubanos podrán ir más a Estados Unidos, y los estadounidenses podrán ir a Cuba. Permite un mejor intercambio como era antes. ¡Es bonito! No me preocupa porque los músicos cubanos sabemos ya lo que somos. Somos profesionales, sabemos lo que queremos. Lo que puede preocupar un poco es que los músicos jóvenes, para tener un poco de fama, empiecen a hacer no lo que quieren ni en aquellos que creen, sino lo que les encarguen… « Cuando eres un artista, lo que no debes hacer es venderte… pero siempre hacer lo que eres, no lo que están haciendo los demás ». Je ne crois pas qu’il y ait un risque. Les musiciens cubains et les musiciens des Etats-Unis ont toujours bien communiqué. C’est quelque chose qui a toujours existé. C’est bien car les musiciens cubains pourront aller plus souvent aux Etats-Unis, et ceux des Etats-Unis à Cuba. Cela permet un meilleur échange, comme c’était le cas auparavant. C’est chouette ! ça ne me préoccupe pas dans la mesure où les musiciens cubains, nous savons déjà qui nous sommes. Nous sommes professionnels, nous savons ce que nous voulons. Ce qui peut nous préoccuper un peu, ce sont les jeunes musiciens qui pour tenter d’accéder à la célébrité, pourraient commencer à faire non pas ce en quoi ils croient, mais ce qu’on leur demande de faire… « Quand tu es un artiste, tu ne dois pas te vendre… mais toujours faire ce que tu es, et non pas ce qui est en train d’être fait ».
Hay algunos artistas invitados en tu disco: Eliades Ochoa, Daymé Arocena, Carlos Calunga, Orquesta Aragón, etc… casi todos son cubanos y sorpresa, ¡el increíble trombonista de la Nueva Orleans, Trombone Shorty! ¿Cómo ha nacido esta colaboración y por qué? Il y a quelques artistes invités sur ton disque : Eliades Ochoa, Daymé Arocena, Carlos Calunga, Orquesta Aragón etc… quasiment tous sont cubains et surprise, il y a l’incroyable tromboniste de la Nouvelle Orléans, Trombone Shorty! Comment est née cette collaboration et pourquoi ?
Cuba tiene una gran conexión con la Nueva Orleans. Todos los músicos de la Nueva Orleans son muy conocidos en Cuba también. Ellos tienen algo similar a lo que llamamos « las congas » en Cuba. Son manifestaciones, fiestas en la calle y la gente salen a tocar con tambores y a bailar. Ellos tienen casi lo mismo pero con metales. Trombone Shorty es un músico excepcional – aún no lo conozco personalmente pero lo conozco a través de su música – y me pareció interesante hacer un puente entre Cuba y la Nueva Orleans. Fue una idea que tuvimos nosotros cuando comenzamos a hacer el disco, estábamos pensando que otro músico podría intervenir… y el mejor músico que podría hacerlo era él. Cuba a une grande connexion avec la Nouvelle Orléans. Tous les musiciens de la Nouvelle Orléans sont très connus à Cuba également. Ils ont quelque chose de similaire que nous appelons « las congas » à Cuba. Ce sont des manifestations, des fêtes dans la rue, et les gens sortent pour jouer des tambours et danser. Ils ont quasiment la même chose avec des cuivres. Trombone Shorty est un musicien exceptionnel – je ne le connais pas personnellement encore mais je le connais à travers sa musique – et il me paraissait intéressant de faire un pont entre Cuba et la Nouvelle Orléans. C’est une idée qui nous est venue lorsque nous commencions à faire le disque, on était en train de réfléchir aux musiciens qui pourraient intervenir… et le meilleur musicien qui pouvait le faire c’était lui !
Tu álbum es muy orquestal, suena como una Big Band. Cuando presentaste en exclusividad « Abuc » à « Jazz in Marciac » este verano, tocabas con otros 10 músicos. ¿La gira tiene la misma formación o hay una versión instrumental reducida? Ton album est très orquestral, il sonne comme un big band. Lorsque tu as présenté en exclusivité « Abuc » à « Jazz in Marciac » cet été, tu étais entouré de 10 musiciens. Ta nouvelle tournée présente la même formation ou une version instrumentale réduite ?
Es casi la misma formación: percusiones, batería, bajo, metales – saxo (barítono y tenor), trompeta – cantante y yo. Somos ocho. Es la primera vez que hago un proyecto así y con metales. Dan un color muy diferente y para mi es muy interesante porque la música tradicional cubana no significa que sea siempre vieja. Nunca va a morir. Es una música tradicional pero hay muchas maneras de hacerla y que suene actual. C’est presque la même formation : percussions, batterie, basse, cuivres – saxo (baryton et ténor), trompette – un chanteur et moi. On est 8. C’est la première fois que je fais un projet comme cela et avec des cuivres. Ils donnent une couleur très différente et pour moi c’est super intéressant, parce que la musique traditionnelle cubaine ne signifie pas systématiquement qu’elle est vieille. Elle ne va jamais mourir. C’est une musique traditionnelle mais il y a beaucoup de façons de la faire, et de faire en sorte qu’elle sonne « moderne ».
Para concluir, estuviste en Kenia con Fatoumata Diawara, la semana pasada. Háblame de esta experiencia. Pour conclure, tu étais au Kenya avec Fatoumata Diawara, la semaine dernière. Parle-moi de cette expérience.
El proyecto en Kenia fue algo excepcional, algo único. Fue una experiencia muy fuerte pero muy bonita. Fui como invitado especial de Fatou y el concierto fue precioso, con 2500 personas, todos locos, bailando, gritando. El equipo de trabajo fue muy bueno. El segundo día fuimos a una escuela que se llama « Ghetto Classics ». Es una escuela donde los profesores hacen un trabajo impresionante, que es construir una escuela de música, de deporte… para los niños más pobres de allí y para salir de la pobreza. « Ghetto Classics » está construido al lado de un basurero… Los niños van allí a recoger cosas para venderlas. El basurero está justo al lado de los niños que tocan violín, flauta, saxófono… Las condiciones del barrio son… es muy emotivo. Casi lloramos de la emoción, de la tristeza que nos daban, y al mismo tiempo de la alegría de superarse en este mundo tan crudo… estábamos allí, tocado con ellos, compartiendo música… Fue una experiencia única… Le projet au Kenya a été quelque chose d’exceptionnel, d’unique. Une expérience très forte mais tres belle. J’était l’invité spécial de Fatou et le concert a été incroyable, avec 2500 personnes, tous fous, en train de chanter, de crier. Et l’équipe de travail a été excellente. Le deuxième jour, on a été dans une école qui s’appelle « Ghetto Classics ». C’est une école où les professeurs font le travail impressionnant de construire une école de musique, de sport… pour que les enfants les plus pauvres puissent sortir de la pauvreté. « Ghetto Classics » est construit à côté d’une décharge !… Les enfants y vont, récupèrent des choses pour les vendre. La décharge est juste à côté des enfants qui jouent du violon, de la flûte, du saxo… Les conditions de ce quartier sont… c’est très émouvant. On pleurait presque d’émotion, aussi bien pour la tristesse que cela nous procurait, que de joie à vouloir se dépasser dans un monde si dur… On était là-bas, en train de jouer avec eux, en train de partager un moment musical. Ce fût une expérience unique…
« Listening session » a la Casa Bonay y Concierto al Conservatori del Liceu, el 20 de noviembre en Barcelona. Todas las fechas de la gira aquí / « Listening session » à la Casa Bonay et concert au Conservatoire du Liceu, le 20 novembre à Barcelone. Toutes les dates de la tournée ici.
http://www.robertofonseca.com/
http://www.tromboneshorty.com/
Entrevista, transcription y traducción / Interview, transcription et traduction : Isabelle Pares – Corrección (español) / Correction (espagnol) : Laura Gonzalez Palacios – Fotografo / Photographe : Adrien H. Tillmann – Gracias a / Remerciements à Arantza et Georgia – Montuno Producciones