Retour sur le Festival Solidays – Edition 2016

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On ne va pas vous le cacher, soyons honnêtes, nous avons eu très peur que cette édition 2016 des Solidays se passe dans la boue et sous une pluie battante. Alors, bon, on était bien armé quand même, bottes en caoutchouc et imper assorti, le cœur vaillant et le pas décidé. Et là, petit miracle, le soleil a décidé de venir tranquillou nous accompagner dans cette grande fête solidaire pendant 3 jours. Il a vraiment quelque chose de spécial ce festival…

Découvertes et impressions en quelques points.

MASTODONTES

FLUME, seul derrière ses machines et noyé dans une épaisse fumée, nous électrise et déchaine les cris hystériques des festivaliers. Le vent sur le visage, presque hypnotisés par les projections psychédéliques et les néons lumineux de la scénographie, les titres phares s’enchainent et nous enchantent. Balancés entre Never be like you ou You & me, notre tête se vide alors et notre corps s’exprime en communion avec la musique du jeune homme qui sait parfaitement bien jouer avec nous.

Le reggae folk de PATRICE a aussi son petit effet. Doté d’une belle présence scénique, venu nous présenter son prochain album Burning Bridges, dont le titre éponyme, doux et joyeux, nous conquiert d’ores et déjà, l’artiste nous livre un live chaleureux et entrainant. La rythmique chaloupée et les cuivres solaires  ajoutés à cela, et c’est une foule sautillante qui frétille sur Soulstorm.

Point de vue présence sur scène, la palme peut revenir sans problème à DELUXE. Le groupe à moustache dégage une énergie « groovesque » dans la même veine que Chinese Man. Clinquants et brillants, les six troublions enchainent tubes sur tubes, passant de Shoes à Pony sans transition, ce qui ravi le public extatique. Notons aussi une sortie du plus bel effet, sorte de queue leu leu en mode danse des canards. Frais et drôlissime.

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COME BACK

Dans cette catégorie, tous styles confondus, commençons par l’électro spatiale de M83. Malgré quelques moments de grâce, avec l’aérien Outro, ou le mythique Midnight City, le tout manque de subtilité et de variantes quand cela ne penche pas vers l’hymne de stade. Une pointe de déception dans nos yeux donc.

Les géants du hip-hop américain CYPRESS HILL n’ont, quant à eux, pas loupé la marche. Intenses, directs, à la limite de la mégalomanie parfois, c’est avec un plaisir adolescent et une folle envie de faire une coupole que nous avons écouté la voix nasillarde de B-Real. La fameuse chanson du cheval Insane in the Brain nous donne quasi la fièvre, Tequila Sunrise nous transporte sur un transat au Mexique et dès les premières notes d’I wanna get high, nous disparaissons derrière un nuage de fumée.  Nous vivons donc un live puissant et énervé qui nous fait, il faut le dire, revivre une douce nostalgie de l’époque où nous allions à la médiathèque pour emprunter les fameux CDS de Cypress. Très cool.

ST GERMAIN quant à lui, après quinze ans d’absence, nous fait découvrir son nouveau live, en allant piocher dans les musiques africaines. Tel un chef d’orchestre derrière ses platines, il laisse les musiciens évoluer de manière harmonieuse dans des symphonies aux sonorités house. On ne résiste pas à l’entêtant So Flute, applaudissements à l’appui à la fin de ce long solo, ni au tubesque Rose Rouge. Le live est vibrant, généreux, posé. Retour validé haut la main.

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Les claques en mode NUIT

Dans le domaine « bonne gifle qui réveille », on nomme MR OIZO. Quentin Dupieux, même bien avant d’arriver à l’entrée de la scène du Dôme, qui précisons-le, s’est étendu tel un chat qui s’étire pour cette nouvelle édition, appelle les clubbers de ses beats assaillants. La formule reste diablement efficace, la petite marionnette jaune ne nous laisse aucun répit, des masques pixellisés prennent vie, c’est à la fois brutal et jouissif.  Sirènes folles, atmosphère lourde, mouvements saccadés, il est alors 1h30 à nos montres mais le temps s’est distordu. Et pour notre plus grand plaisir, nous sommes des animaux.

GOOSE ne nous épargne pas non plus, avec son rock électro teinté de new wave. Quelquefois planant, quelquefois dur, c’est avec ardeur que le groupe belge nous entraîne dans un monde euphorique et futuriste. Ferveur totale pour Can’t stop me now, bringuebalés que nous sommes entre un synthé entêtant et un rythme haletant.  Intense.

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Les claques en mode JOUR

OXMO PUCCINO, présent dans nos cœurs depuis déjà un moment, arrive sur scène calmement, dégageant un charisme et une gentillesse incroyable. Maniant les mots comme jamais,  mêlant jazz et hip-hop, c’est un pur moment de partage. Setlist parfaite entre des morceaux légers et enthousiastes comme Slow Life ou les Potos, ou plus mélancoliques avec L’enfant seul, qui nous retourne clairement les entrailles, ou encore Mama Lova, chanson d’amour absolu pour toutes les mères de scarlas. Oxmo sait très bien manier le mic et nous embarque fissa dans son univers poétique.

IBRAHIM MAALOUF, est également un expert dans l’art de transporter les âmes. Trompettiste virtuose, positif et généreux, il possède la capacité de mélanger des univers aux frontières obsolètes, délivrant un jazz teinté de notes orientales. Pas la peine de résister, on répond tout de suite à l’appel de faire les chœurs avec lui sur Red and Black Light, moment magique où il s’improvise prof de chant d’une chorale géante. C’est vraiment très, très émouvant. La chair de poule et l’esprit apaisé, nous restons quasi en apnée pour True Sorry, ne voulant certainement pas être ailleurs à ce moment précis. Ce fut le plus beau moment de cette édition.

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Les nouvelles têtes prometteuses

L’air de rien, BROKEN BACK a débarqué dans notre playlist tranquillement et n’en n’est jamais reparti. Pop folk avec une pointe d’électronique, le jeune homme a le chic pour produire les mélodies qui nous restent dans la tête et nous enchantent le quotidien. Très à l’aise sur scène également, c’est avec un grand plaisir qu’on accueille ses titres gorgés d’ondes positives, Halcyon Birds en tête, avec son refrain repris à bloc.  Et quand il nous chante Happiest Man on Earth, on ne demande qu’à le croire. A suivre de près.

Et c’est avec PETIT BISCUIT qu’on conclura ces Solidays 2016. Notons que le jeune homme de 16 ans (!) possède déjà une fanbase impressionnante, car il n’y a pas moyen d’avancer sous le César Circus. Dans la lignée de Fakear, ce sera donc pour terminer, une session aérienne aux influences asiatiques du plus bel effet. Langoureux et poétique, notamment le bien nommé Sunset Lover, sa musique nous fait presque oublier que nous somme la fin du week-end. On ne pouvait rêver meilleur final pour cette sortie.

Les Solidays of Love ont encore une fois tenu leurs promesses, un sublime melting-pot entre partage, bonheur, amour et bienveillance. Une réussite !

http://www.solidays.org/

Rédaction : Anne-Lise Chrobot 

Copyright Photos : Equipe de Photographes Solidarité Sida