Nina Attal, Interview

DSC_2691_walkzineIl serait bien regrettable que vous passiez à côté du phénomène Nina Attal ! « Wha », son deuxième album explosif – enregistré dans les célèbres Avatar Studios de New York aux côtés de Jerry Barnes – confirme le talent de la jeune prodige. Après avoir mis le feu au Divan du Monde en novembre dernier, celle qui a remporté pas moins de cinq prix lors du Festival Blues sur Seine en 2009, revient sur la scène parisienne ce 24 janvier au Pan Piper… et à l’occasion de la publication de son interview, Walkzine vous fait gagner des places pour ce concert (concours au bas de l’article) !

Nina, raconte-moi comment tu es tombée dans le blues, la soul, le funk…

J’ai des parents qui écoutaient beaucoup de musique à la maison. Dès petite, j’étais habituée à écouter Lenny Kravitz, Prince… donc je connaissais déjà un peu tout ça. C’est quand j’ai commencé à jouer de la guitare que je suis devenue curieuse de connaître les influences des artistes que j’écoutais. J’en suis vite arrivée au blues puisque c’est en grande partie ce qui a influencé tous les guitaristes, et je suis tombée amoureuse de cette musique. De là, j’ai été faire des Jams à Paris, au Caveau des Oubliettes. J’ai monté mon projet, j’ai rencontré Philippe Devin qui est aujourd’hui mon guitariste mais également le directeur artistique et co-compositeur de l’album… Concernant ma musique, j’ai voulu étendre les influences parce que j’écoute aussi beaucoup de soul, de funk et au final, ma musique s’est teintée un peu de tout ça.

On sent évidemment ces influences dans ton répertoire, mais également un côté plus pop/rock, plus actuel…

C’est ma façon d’apporter aux gens qui ne sont pas initiés à ce répertoire, ce côté soul/funk, qui n’est peut-être pas toujours facile à écouter. J’aime la pop et le format « chanson ». Je suis très influencée également par des artistes comme Elton John ou Michael Jackson, qui eux aussi ont amené la musique noire américaine vers quelque chose de plus pop et plus facile à écouter, à retenir… Et puis j’ai envie que le public chante avec moi en concert.

Comment expliques-tu le fait qu’il n’y ait pas plus d’artistes comme toi qui défendent ce répertoire, en France ?

Je pense que c’est déjà une question de culture, parce que ça ne vient pas d’ici… C’est sûr que quand tu pars à New York pour faire l’album, tu te rends vraiment compte qu’ils sont nés avec ça. Mais je trouve que depuis quelques années, il y a un revival. Une des premières selon moi c’était Amy Winehouse, avec ce côté un peu « à l’ancienne »… Après ici, il y a des gens comme Ben L’Oncle Soul… et même des artistes comme Ayo, permettent aussi de découvrir cette musique. Mais je ne prétends pas faire passer un message, je fais ce que j’aime… C’est bien de transmettre aux gens ce qu’on aime, notre musique, ce qu’on a dans le cœur.

Parlons de ton nouvel album WHA et de ta rencontre avec Jerry Barnes.

C’est un album un peu spécial puisqu’on est parti l’enregistrer à New York, avec Jerry Barnes, le bassiste de Neil Rodgers (groupe Chic) ! On les avait rencontrés l’été 2013 en festival. On a fait deux soirs de suite avec eux, en ouverture de leur concert, à Fiesta’Sète et au Festival de Vence. On a sympathisé, tous les membres du groupe étaient hyper réceptifs, humains, gentils. Du coup, j’ai sympathisé avec Jerry et puis je lui ai donné des maquettes de ce qu’on était entrain de faire puisqu’avec Philippe, on préparait le nouvel album. L’été est passé et à la rentrée Jerry m’a rappelé : « J’ai écouté, c’est super ! J’adore ce que vous faites. Venez à New York, et on va essayer d’écrire des morceaux ensemble, de voir s’il y a un feeling ». Donc on est parti quelques jours là-bas avec Philippe, et feeling il y a eu. Jerry c’est vraiment une personne en or, hyper authentique, sincère… Tout cela s’est passé très vite. On cherchait un réalisateur pour l’album et on a enregistré l’album là-bas. Jerry a appelé tous ses « copains » new-yorkais, des musiciens qu’on admire depuis qu’on est gamin. On avait les yeux qui brillent, c’était vraiment un rêve de gosse !

En quoi enregistrer à New York était différent de tes précédentes expériences en studio ?

Déjà tu te retrouves dans un studio mythique, le studio Avatar, où ils ont vu passer des Paul McCartney, John Mayer,… et dans un autre registre, Céline Dion… Rien que ça, c’est assez magique ! Et puis après, c’est vrai que moi je suis baignée dans cette culture là depuis que je suis enfant. J’aime la musique afro-américaine, mais j’aime aussi tout ce qui l’entoure : son histoire, le contexte, etc. Là-bas, tu te retrouves les deux pieds dedans. Et puis il y a toujours cette notion de partage, dans le respect et donc tout ça te donne envie de bosser, de te surpasser… et toujours dans une ambiance décontractée.

C’est très important pour moi cette notion de l’humain, dans la musique. Même dans mon groupe en France, on essaie d’instaurer ça. On est une petite famille et ça me faisait plaisir de retrouver ce côté là, dans un studio à New York, où tu ne connais personne. C’était vraiment agréable.

Tu as l’air d’être une artiste très affirmée dans tes envies et tes choix, bien que tu sois encore très jeune… D’où te vient cette assurance, cette force de caractère ?

Je crois que c’est dans ma personnalité. Je tiens un peu de mon papa pour ça… et c’est vrai que j’ai été éduquée comme ça. Il faut se donner les moyens de faire les choses bien. Mes parents m’ont toujours soutenus dans la musique, à me dire « Fais ce que tu aimes. De toute façon, tu serais malheureuse si tu fais autre chose… Par contre, fais le à fond et bosse ! ». C’est un vrai métier et c’est dur comme milieu. Mais comme je savais ce que je voulais faire, j’ai tracé ma route… et j’ai fait aussi les bonnes rencontres. Il ne faut pas oublier que je ne suis pas toute seule à faire le projet. Il y a mes musiciens, mon tourneur, mon attachée de presse. C’est une équipe. Toute seule je ne ferais pas grand chose… Et puis, il y a la passion. J’ai envie de travailler pour y arriver. Evidemment, il y a aussi tous les doutes personnels et artistiques. Je ne suis pas toujours sûre de moi… Il y a encore beaucoup de travail, mais en tout cas, il faut avancer !

J’imagine aussi que de remporter 5 prix lors du Festival Blues sur Seine, à même pas 18 ans, ça doit rassurer et conforter dans l’idée qu’on est sur le bon chemin ?

Oui. C’était hyper important parce qu’au delà des gagner des prix, des concours, c’était la prise de conscience que ce que tu fais ça plait. Et cette reconnaissance publique et professionnelle, quand tu es gamine, ça t’aide. C’était le début de quelque chose, ça a été un tremplin.

On parlait de ta collaboration avec Jerry Barnes. Avec quels artistes tu rêverais de partager un titre, un album, la scène ?

Dans mes rêves les plus fous, je dirais Stevie Wonder ou Lenny Kravitz. Après dans les artistes de ma génération, je pense à Bernohft, aux Snarky Puppies… Sinon, j’ai aussi collaboré avec Greem, un des DJ de C2C.

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J’ai vu que ta maman travaillait dans la mode et j’ai pu constater que sur scène (cf. les photos du live au Divan du Monde), tu as le plus souvent des tenues très féminines et punchy. C’est un univers qui t’attire également, la mode ?

Oui, c’est un univers dans lequel j’ai grandi aussi. Ma maman était styliste. Elle est passionnée de ça et elle m’a transmis sa passion. C’est pas tant une question de faire du shopping ensemble, mais plus un « art de vivre ». C’est quelque chose que je partage beaucoup avec elle.

Pour la scène, ça n’est pas forcement travaillé. Si je m’écoutais, je serais capable d’aller faire mes courses avec une robe à paillettes ! Je suis un peu excentrique dans la vie de tous les jours, donc en fait sur scène, j’en fais pas forcément plus. Je suis passée par plein de styles différents mais c’est vrai que mon look c’est quelque chose qui m’identifie, qui me caractérise vraiment.

Pour finir, quels sont les artistes blues, soul, funk que tu écoutes et que tu aimerais nous faire partager ?

Il y aurait « Eldorado Gypsy » de Mary Russell. Un morceau que j’adore aussi, « Let me be your lover » de Jimmy Bo Horne… et « That’s The Way God Planned It » de Billy Preston.

Lors de cette interview, Isabelle portait des épaulines, accessoires réalisés par la créatrice Florence Parriel.

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CONCOURS // Pour tenter de remporter des invitations au concert de Nina Attal le 24 janvier, au Pan Piper (Paris) , il vous suffit :

1 – De rejoindre la page Facebook et/ou Twitter de Walkzine.

2 – D’envoyer un mail (Nom, prénom, adresse email) sur walkzine(at)gmail.com, avec pour objet : Nina Attal.

Tirage au sort : Le 23 janvier, avant 12h.


http://www.ninaattal.com/

http://florenceparriel.com/

Interview : Isabelle Pares

Copyright Photos : Sylvain Gélineau

Remerciements à Sarah Ethève.

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