Electro Deluxe, Interview

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Que ceux qui ne connaissent pas encore Electro Deluxe, courent à l’Olympia le 16 octobre ! Pour les autres, vous avez déjà sans aucun doute votre place pour ce concert qui s’annonce exceptionnel. Enfin, pour ceux qui ne pourraient être présents et pour ceux qui voudraient prolonger le plaisir, Walkzine vous offre leur dernier album « Home » ! (cf. au bas de l’interview) … En attendant, j’avais envie d’en savoir plus sur ce groupe incontournable et de vous révéler quelques secrets concernant leur futur show à l’Olympia… Et parce qu’il n’est pas simple de réunir ce groupe de 7 musiciens au complet, c’est donc avec Gael Cadoux (claviers) que j’avais rendez-vous, dans ce sublime écrin qu’est la Favela Chic, où nous avons longuement parlé de composition, d’influences et d’instrument vintage.

Itw Gael Cadoux
(c) Anaelle – http://trumka.fr/

Gael, ça fait plus de 10 ans qu’ Electro Deluxe existe. Vous en êtes à votre 5e album et un paquet de collaborations. Est-ce que tu pourrais brièvement retracer le parcours de ce groupe ?

A l’origine, c’est la rencontre de 4 musiciens. Arnaud Renaville – le batteur, que j’ai rencontré au centre des musiques Didier Lockwood. Thomas Faure – le saxophoniste, qui est un copain de Grenoble que je connais depuis que je suis gamin, (tout comme Guillaume Poncelet – trompettiste et claviériste, qui a collaboré sur différents albums d’Electro Deluxe et qui a notamment réalisé l’album « Play ». Et Jérémie Coke – bassiste, qu’on a rencontré à Paris.

C’est en sortant d’un des cours d’harmonie de Bernard Maury que l’on a discuté avec Thomas de la création d’un groupe. Et avec Arnaud, on était dans l’effervescence de cette première année au centre Lockwood, avec tout un terreau de jeunes musiciens, donc on avait déjà pas mal de groupes. On faisait du jazz, de l’acid-jazz, de la nu-soul à la « Gil Scott » avec une chanteuse… et parmi tous ces groupes, on a commencé Electro Deluxe. A l’époque on écoutait Buckshot LeFonque et No Jazz, on était plus dans une esthétique qui était un peu jazz-électro, avec l’utilisation de machines.

Au fil de cette évolution stylistique sur les 13 ans, on a complètement délaissé le côté électro qu’on ne retrouve plus que dans le nom Electro Deluxe, mais pas au niveau de la musique… hormis le fait qu’on va inviter des DJ à l’Olympia – dont DJ Greem – mais ça c’est vraiment un clin d’œil à notre premier album, et aussi parce que Greem et les gens de C2C sont des amis avec lesquels ont a eu l’occasion de collaborer. Les cuivres d’Electro Deluxe ont fait les tournées d’Hocus Pocus et C2C, il y a eu beaucoup d’échanges et 20Syl est le graphiste de 4 de nos albums…

Mis à part cette parenthèse, on a délaissé les machines pour aller vraiment vers le côté organique de la musique et l’utilisation d’instruments vintage. En ce qui me concerne, on a le Wurlitzer, le piano acoustique, l’orgue Hammond, le Fender Rhodes, le clavinet (sorte de guitare couchée, son de Stevie Wonder dans « Superstition ») sur des amplis guitare. C’est très flagrant dans les claviers mais ça touche tous les domaines instrumentaux. Au niveau des sons de batterie, le batteur a pris le temps sur chaque morceau en studio, de choisir de vieilles caisses claires. Il y a le choix des micros, les techniques d’enregistrement, l’utilisation de reverb’ naturelle, le choix des pièces, etc.

C’est une évolution qui s’est faite spontanément ou à l’inverse, au fur et à mesure de l’évolution des goûts de chacun ?

Le groupe grandit et nous, on change. On est extrêmement poreux à toutes les musiques que l’on écoute autour de nous. Les trucs qui nous font vibrer en ce moment sont très soul, très acoustique. Je crois qu’on a tous écouté Snarky Puppy. On les avait même invités en concert à Paris, on partageait le plateau avec eux. Ils portent haut la musique instrumentale. Et puis il y a les intemporels… On reste tous fans de Herbie Hancock, surtout à l’époque seventies. Dans les groupes que l’on aime bien il y a aussi Lettuce, qui est moins connu mais qu’on apprécie. Ou encore Tower of Power, et il y a d’ailleurs des gens qui parfois trouvent que notre musique leur ressemble un peu. Ils sont plus « rhythm and blues » mais il y a un côté très cuivré qui peut nous rapprocher.

Vous avez collaboré avec de nombreux artistes avant que James Copley ne vous rejoigne et devienne le chanteur officiel du groupe. C’était une nécessité pour vous d’avoir une identité tant « vocale » que « physique », ou ça a été le fruit de cette rencontre et finalement du hasard ?

En fait, ça c’est un peu imposé à nous, au départ, pour une raison pratique. La formule des albums précédents c’était « on est un groupe de musiciens et on invite nos potes à venir faire une chanson par-ci, un rap par-là »… On a eu 20Syl, Ben L’Oncle Soul, Gael Faye, Ousmane et dans des styles hyper différents, on a eu plein de rappeurs. Musicalement, on prenait notre pied. C’était super, on se retrouvait avec un album qu’on adorait mais la problématique était d’organiser ça sur scène. On pouvait pas partir en tournée avec tout ce monde, et comme chacun apportait une personnalité hyper forte dans les morceaux, on ne pouvait pas trouver une personne qui puisse tout chanter et le faire dans la direction qui avait été impulsée à la base par le compositeur.

Notre première rencontre avec James a eu lieu avec l’album « Play », sur lequel il a chanté quelques titres. On a senti que c’était peut-être cette personne là qui pourrait faire le lien avec tout le répertoire d’Electro Deluxe et on a commencé à tourner avec lui. James c’est le frontman idéal, c’est gagné d’avance. Il dégage une énergie incroyable, il a un charisme fou… – bon, je pense que tu as pu remarquer qu’il est moche… Heureusement que nous derrière, on est super beau, ça permet d’élever le niveau esthétique ! – ( !!!) Bref, grâce à James, on a trouvé notre interface avec le public et ça nous a permis de donner une image à Electro Deluxe. Et en fait, la tournée de l’album « Play » s’est tellement bien passée, qu’on a décidé d’aller encore plus loin et donc de composer l’album « Home », avec James uniquement. Lui proposer les chansons, et les écrire à sa mesure, contrairement aux chansons précédentes où il avait du porter le costume des autres. Là, on a tout fait avec lui et on a gagné en cohérence.

Justement quand on est un groupe de 7 membres, comment ça se passe en terme de composition ?

Les compositeurs sont essentiellement les 4 fondateurs du groupe. Chacun d’entre nous apporte des morceaux assez aboutis, avec déjà des idées de tournes rythmiques, des idées de mélodies, de groove, de sons et après ça passe dans le groupe, ça se répète, ça se maquette, il y a des choses qui changent, d’autres qui sont supprimées, il y a des morceaux qui deviennent instrumentaux, d’autres qui deviennent une chanson et là, James s’empare de l’affaire. A savoir que James écrit tous les textes. Déjà parce qu’il a une belle écriture, ensuite parce que nous, on serait bien incapable d’écrire en anglais et puis c’est fondamental qu’un chanteur adapte son texte.

Vous avez intégré un Big Band sur certains de vos concerts. Ça paraît aussi fou en terme d’organisation, qu’évident en terme de résultat !

Le Big Band c’est vraiment une aventure singulière. A la base, c’était pour fêter les 10 ans du groupe, à l’Alhambra. On a fait appel au Big Band de la musique de l’air et c’est Thomas, le saxophoniste, qui a arrangé avec beaucoup de talent tout notre répertoire pour cette formation. Ça a été une très belle soirée, qui a été captée en images et en son, et qui a donné lieu à l’enregistrement « Live in Paris » (2012)… et puis il y a des organisateurs de concerts qui nous ont redemandé cette version. On fait donc 5 ou 6 concerts par an avec le Big Band – on a notamment fait un super concert au Festival Jazzablanca – et c’est vrai que c’est une dynamique unique… bon, je l’annonce, le Big Band sera à l’Olympia !

Super nouvelle ! Parlons donc de cette mythique salle qu’est l’Olympia. Qu’est-ce que ça représente pour vous?

Dans l’histoire du groupe, il y a ces rendez-vous avec le public, dont une grosse date parisienne qui ponctue chaque tournée. On se souvient parfaitement de tous nos passages à Paris. Il y a notre premier passage au Sunset, il y a eu le Nouveau Casino, pas mal de concerts au New Morning, l’Alhambra pour les 10 ans et le Trianon, l’année dernière pour la sortie de « Home », qui reste un sacré souvenir. C’était une grosse salle pour nous. Il faut rappeler qu’on n’est pas soutenu par une maison de disques, mais qu’on est un groupe autoproduit, on fait tout nous même. On a créé une association, on produit nos disques, on organise les enregistrements, on est distribué par un indépendant, Musicast. Et on communique essentiellement avec des Live Sessions.

L’Olympia ça va être un concert exceptionnel parce que, il y a même 2 ans, tu nous aurais dit qu’on ferait l’Olympia, on l’aurait pas cru. C’est un pari qu’on a fait. On est super content aujourd’hui parce que la salle est quasi pleine, mais quel pari ! On a fait ça sans aucun soutien. On a seulement eu l’an dernier une revue de presse sur France Inter, mais globalement, ça fait 13 ans qu’on est ignoré des médias… donc on en a fait notre force et on a tracé notre chemin. Du coup, arriver à faire l’Olympia – en portant cet événement tout seul et sans compter que c’est un gros risque financier pour le groupe – on est content d’en arriver là ! On prépare une soirée comme on en a jamais fait, avec 2 heures de concert, le Big Band, Beat Assaillant sera là pour refaire le morceau qu’on a enregistré avec lui… et d’autres surprises !


CONCOURS // Pour tenter de remporter l’album HOME d’Electro Deluxe, il vous suffit :

1 – De rejoindre la page Facebook et/ou Twitter de Walkzine.

2 – De partager l’article sur les réseaux sociaux.

3 –d’envoyer un mail (Nom, prénom, adresse email et postale) sur walkzine(at)gmail.com, avec pour objet : E2L.

Tirage au sort : Le 31 octobre


Lors de cette interview à la Favela Chic, j’étais habillée par la créatrice Florence Parriel dont vous pouvez retrouver les superbes collections « chic urbain aux influences ethniques »,  sur le site :  http://florenceparriel.com/

Isabelle Pares

Copyright photo : Anaelle T. http://trumka.fr/

Remerciements : Camille Dal’zovo et Aurélie Delmas / Grégoire Valot (Favela Chic)

http://www.electrodeluxe.com/

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