Retour sur le Fnac Live Festival – Edition 2014

FnacLive2014

Rendez-vous avait été pris sur la majestueuse place de l’Hôtel de Ville de Paris en ce mois de juillet 2014, et pour cette quatrième édition, le Festival Fnac Live – qui n’en finit plus de gonfler en notoriété – nous proposait une programmation alléchante et hétérogène. Celle-ci a sans nul doute séduit les 100 000 spectateurs venus en masse pendant ces quatre jours pour profiter de ces concerts gratuits en plein air. Quelques privilégiés ont aussi eu l’occasion de voir d’autres artistes (Christophe, Emily Loizeau, Arthur H, Nosfell, Dick Annegarn, Melanie de Biasio…) dans un cadre intimiste à l’intérieur de l’Hôtel de Ville, sur la scène du Salon. Pour cela, il fallait aller retirer ses invitations dans les magasins Fnac et inutile de vous dire que tout est parti à la vitesse de l’éclair ! 

Jour 1 // Direction la scène du parvis, avec Nach (prononcez Nash). La petite sœur de M, en mode « Arlequine des années 80 », nous enveloppe de manière suave, avec sa voix grave et ses textes romanesques. Ambiance jazzy et chant puissant, Nach remplit avec brio son rôle d’ouvreuse des festivités, sous un soleil de plomb, qui pousse le public à chercher l’ombre et à se réfugier sous les brumisateurs.

Délicatesse ensuite avec Arthur Béatrice. Malgré quelques soucis de « computer » comme nous l’explique la chanteuse, le jeune groupe indé rock britannique, qui vient de sortir son 1er album, « Working out » a su nous charmer. Une très belle voix féminine, deux voix masculines, une musique précise et sophistiquée. Banco, on signe !

Le public afflue pour voir . La petite protégée de Diplo, débordante d’énergie et bouillante sur scène, a elle aussi quelques problèmes d’ordinateur, qui retarde le début du show. Mais cela n’enlève rien de sa verve, et c’est en sautillant dans tous les sens qu’elle nous fait une deuxième entrée de scène sur le titre « XXX 88 ». Ambiance électropop, Karen Marie Ørsted et ses musiciens nous ambiancent en deux temps/trois mouvements et il nous est impossible de résister à cet entrain communicatif. Conclusion sur « Don’t wanna Dance » que l’on contredit pleinement en bougeant nos corps malgré la température qui n’en finit plus de monter ! Bouillant on a dit !

MO

Lui succède Julien Doré, venu présenter son dernier album « LØVE ». Décidément, quelque chose se trame avec ce Ø…Scénographie toute en strass et paillettes, musique futuriste, chaque musicien arrive l’un après l’autre puis Julien Doré, acclamé par la foule. Tel un crooner, tout habillé de noir, Julien à la fois grave et taquin, joue avec sa palette d’émotions. Une véritable famille se dessine sur scène, une alchimie flagrante se dégage, rendant cette heure de live extrêmement prenante. Bien sûr, l’incontournable titre « Les limites » est repris en cœur, tout comme « Paris-Seychelles ». Belle découverte de notre côté avec « Chou Wasabi », chanson douce-amère, sur le déclin d’un sentiment amoureux. Mais surtout, bravo pour cette chanson de sortie « Corbeau Blanc », et sa ritournelle au piano. Magnifique. Julien s’en va, abandonnant ses musiciens, qui se démènent sur scène et donnent tout ce qu’ils ont, comme s’il s’agissait de leurs derniers souffles de vie. Enveloppés dans ce halo blanc, on a presque l’impression de voir « le radeau de la méduse ». Poignant.

M conclut cette première journée. Après la sœur en introduction, on demande le frère en guise de conclusion. 30 000 personnes sont alors sur le parvis. Chanteur incontournable de la scène française, showman émérite, tout le monde est ravi de le retrouver. Alors oui, pour l’avoir vu quelques semaines auparavant à Solidays, c’est la même formule… et ça marche, définitivement ! Anciens et nouveaux titres mélangés, ambiance festive et bon enfant, on ne se fait pas prier pour aller de nouveau au turbin !

Jour 2 // Ce deuxième jour est placé sous le signe du rock. Two bunnies in love, jeune groupe français, lauréat du prix Ricard Live Music 2014, nous envoie direct à Manchester. Marqués clairement par des influences pop-rock britannique, le grand chanteur dégingandé et son groupe possèdent déjà une chanson-tube en puissance « Duchesse » ! Parfait pour commencer.

Le quatuor anglo saxon Glass Animals fusionne la musique qu’il aime pour en faire une mixture inédite. Alors oui, si vous écoutez Nova, vous connaissez déjà ce groupe et le titre « Black Mambo », comme nous le confirme cet homme à côté de nous.  On vous conseille fortement de suivre cette formation, véritable concentré de talent. C’est suave, chaud, agréable, mélange de R’N’B, d’électro, de rock, de funk et de post dub-step. Un joli melting pot en somme.

Arrive ensuite La femme, vu aussi à Solidays… mais on re-signe avec plaisir ! Merveilleux groupe ambiance new-wave costumée, La femme nous ballade sur des montagnes russes, avec des  chansons parfois dépressives, parfois agressives, ou bien encore planantes. On se laisse complètement aller dans leur univers et on lâche prise. Un vrai petit bonheur sur scène.

Et ce sont nos chouchous « Breton » qui reprennent les rênes. Serait-il encore possible de nous faire bouger malgré cette chaleur moite et après La Femme ? La réponse est dans la question ! Définitivement groupe de live, les Anglais dégagent de leurs prestations une authenticité et un bonheur incommensurable, et nous, on plonge tête la première avec eux dans ce monde expérimental, bercés entre le rock et l’électro. Et quand Roman Rappak nous demande dans un français de compét’ de chanter le fameux « Return » de « Fifteen Minutes » avec lui, pour sûr qu’on s’exécute !

Après ce moment de partage sans limites, Gaëtan Roussel arrive à point nommé pour nous amener un peu de fraîcheur. Texte recherché et poétique sur des mélodies aériennes, l’ancien membre de Louise Attaque délivre le meilleur de son album « Orpailleur », avec des titres comme « Eolienne » ou « La simplicité ». C’est exactement ce qu’on pourrait dire de son live, simple (mais pas simpliste), exactement ce qu’il nous fallait à cet instant. On applaudit la prog’ !

Pour finir, Pedro Winter, alias Busy P, alias le papa du label Ed Bangers, avait décidé d’inviter ses friends, à savoir Bostun BunPara One, et tant qu’on y est des danseurs hip-hop, pour une session électro funky groove. L’auditoire – dont la moyenne d’âge a baissé de dix ans – est totalement ravi d’être là et on les comprend. C’est vraiment une parfaite mise en bouche avant le début du week-end, clôturé par le fameux « Niggas in Paris ». On remercie donc Pedro et ses amis de nous avoir conviés à cette petite sauterie des plus distrayantes.

Moodoid

Jour 3 // En route pour la planète Moodoïd, avec la découverte d’un univers onirique et alléchant. Le groupe nous fait voyager sur des instrumentations légères, légères comme un nuage de chantilly. Vêtements scintillants, les visages grimés de paillettes, ces créatures d’une autre contrée, telles des Sélénites, nous offrent dans un écrin, des titres poétiques qui nous donnent cette douce impression de pénétrer dans le songe d’une nuit d’été. A suivre, à suivre, à suivre.

Retour brut à la réalité avec le rock agressif de Mademoiselle K.  Avec des compos incisives et des paroles directes, la chanteuse punk Katerine Gierak nous présente ses nouveaux titres, et balance toute sa rage sur scène. A un point tel qu’elle décide de faire un slam visage en avant dans le public, et alors là, on dit « respect ». Sans concession Mademoiselle K.

A partir de cet instant, le festival Fnac décide de nous mettre en mode rap, hip-hop, slam. /OK/. L’entourage inconnu au bataillon de notre côté, est donc un collectif parisien hip-hop /OK/. Sur scène, ils sont une petite dizaine, dont un en fauteuil roulant et un autre en béquille, mais ce n’est absolument pas une mise en scène /OK/. Le collectif, avec des textes cinglants sur des instrus bien ciselés, sait user des ficelles basiques du hip hop et le public ne s’y trompe pas. Et même s’il n’y a rien d’innovant, ça fait du bien au paysage désertique actuel du hip hop français. Big up sur les titres « Soixante- quinze » et « Invasion ».

Casseurs Flowters, c’est autre chose. C’est du rap qui ne se prend pas au sérieux, avec des paroles qui ne cassent pas trois pattes à un canard mais dont le concept marche du feu de dieu. Alors oui, on a un peu les oreilles qui saignent, mais il faut de tout pour faire un monde. Et le point très positif pour eux, c’est qu’ils avaient DJ Pone pour le son et ça, c’est la grande classe ! D’ailleurs, le climax de ce live a été quand le fameux DJ Pone a pris les platines pour nous passer notamment, « Dans le club » de TTC.  Faut savoir bien s’entourer dans la vie, règle de base.

La foule, de plus en plus compacte, attend maintenant Fauve. Énorme écran vidéo avec leur logo « différent » qui apparaît en gros, ambiance fantomatique, flow rugissant, la formule marche toujours bien pour le collectif qui nous entraîne d’une manière subtile dans leur mal-être quotidien. « Hauts les cœurs, haut les cœurs » certes,  mais cette petite pluie fine aura quand même raison de nous. A plus, vieux frères.

Jour 4 // Le jeune groupe toulousain Kid Wise nous accueille en ce dernier jour de concerts gratuits. Une pause musicale d’indie pop ne peut faire de mal à personne. Avec leurs titres vaporeux, notamment « Hope », Kid Wise, qui nous rappelle un certain Pégase, se fait sa place petit à petit et on met notre main à couper qu’on risque de les revoir très rapidement.

On reste dans cet univers ouaté avec Mina Tindle, découverte avec son titre « Pan » et qui était déjà venue sur le Parvis de l’Hôtel de Ville en 2012. Toujours aussi craquante, Mina Tindle nous présente son nouvel album, « Parades » prévu pour cet automne. Paroles en français et en anglais, son univers pop folk est toujours séduisant et se déguste comme une petite douceur. Et la pluie orageuse ajoute même une touche de romantisme avec tous ces parapluies multicolores qui illuminent le gris Paris, tel un arc en ciel.

Ce dimanche sera ensuite placé sous le signe du jazz, du bien-être et de la chaleur humaine. Le grand Grégory Porter d’abord. Quelle aisance, quelle technique !  On s’est retrouvé projeté quelque part entre la Nouvelle Orléans, Chicago et New York. Piano, cuivre, rythmique, le tout accompagnant cette voix si grave, puissante et maîtrisée pour ne laisser s’échapper que l’essentiel. C’était une pause en apesanteur. Instant magique : « 1960 what ? » et sa longue improvisation qui nous a laissée dans état second.

BenLoncleSoul

Ben l’Oncle Soul – accompagné d’un groupe formidable, Les Monophonics – a été une agréable surprise. Car au-delà du titre « Soulman » qui l’a fait connaître du grand public, nous avons eu en face de nous un chanteur et des musiciens au top de leur forme. C’était pêchu, dansant, un moment de partage authentique. On a chanté « Hallelujah » en levant hauts nos bras, on a ri tous ensemble, on a dansé comme des p’tits fous, tout en observant éberlués les deux choristes/danseurs, bougeant en rythme saccadé. Ben s’est même fait plaisir en chantant a cappella (et sans micro) un bout de sa dernière chanson. Très beau et émouvant.

Bernard Lavilliers a clôturé ces quatre jours dans la même veine, tout en quiétude et sérénité, parfait pour un dimanche, avec un public toujours présent et heureux d’être là. C’est donc sur quelques notes de reggae que nous quittons le Fnac Live Festival, qui nous a encore bien gâtés cette année.

Merci au Fnac Live Festival, merci aux artistes et à juillet 2015 !

Rédaction : Anne-Lise Chrobot

Copyright Photos : Eric Marcel

Festival Fnac Live

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