Imaginez un Théatre antique, témoignage de l’époque romaine. Seul édifice du genre ayant conservé son mur acoustique. Ses dimensions sont imposantes : 103 mètres de long, 37 mètres de haut, 1,80 mètre d’épaisseur. La scène mesure 65 mètres de long, avec toutefois une utilisation optimale à 47 mètres. La profondeur oscille entre 12 et 16 mètres.
Programmez-y un répertoire lyrique et instrumental incontournable, interprétés par les artistes les plus en vogue. Vous obtenez les Chorégies d’Orange, le plus ancien festival français (1869).
Au programme de cette édition 2014 : les Révélations Classiques de l’Adami le 9 juillet, Nabucco de Giusseppe Verdi les 9 et 12 juillet, Carmina Burana de Carl Orff – sous la direction de Michel Plasson – le 17 juillet, Otello de Giuseppe Verdi – interprété par Roberto Alagna – les 2 et 5 août, et le Concert lyrique le 4 août.
Tentez votre chance… Que vous soyez totalement passionné par le répertoire lyrique ou simplement curieux de découvrir cet univers, Walkzine a l’honneur de vous faire gagner des invitations !
CONCOURS // Pour tenter de remporter des invitations aux Chorégies d’Orange, il vous suffit de rejoindre la page Facebook et/ou Twitter de Walkzine et d’envoyer un mail (Nom, prénom, adresse email + date du concert) sur walkzine(at)gmail.com, avec pour objet : Chorégies.
-3×2 places pour le Concert Lyrique (lundi 04 aout à 21h30)
-1×2 places pour Otello (mardi 05 aout à 21h30).
Tirage au sort : Le 10 juillet pour Carmina Burana / Le 28 juillet pour le Concert Lyrique et Otello.
Dans le cadre de sa mission de promotion et d’accompagnement de carrière d’artistes, assurée par l’Association artistique de l’Adami, l’Adami présente Les Révélations Classiques. Chaque année depuis 18 ans Françoise Pétro et Sonia Nigoghossian, conseillères artistiques, révèlent 8 jeunes artistes solistes, instrumentistes et lyriques prometteurs. Ce concert met en lumière leur talent et permettra au public et aux professionnels de les découvrir, leur donnant ainsi accès à une carrière internationale.
Opéra populaire à plus d’un titre, Nabucco de Verdi fut le premier triomphe que connut Verdi à l’aube de sa brillante carrière (né en 1813, il avait à peine trente ans lors de la création en 1842 à la Scala de Milan). Composé sur un livret que Solera avait écrit pour le compositeur Nicolai qui l’avait refusé, ce troisième ouvrage lyrique de Verdi est auréolé d’une véritable légende à l’origine de laquelle se trouve son auteur. En effet, si l’on en croit Verdi, ce fut alors qu’il avait pratiquement renoncé à écrire pour l’opéra (suite à l’échec retentissant qu’avait connu son second opéra Un Giorno di regno) que le jeune musicien se vit proposer par Merelli, l’impresario de la Scala de Milan, ce livret sur la suggestion de la cantatrice Giuseppina Strepponi que le charme bourru de Verdi ne laissait pas indifférente. Fasciné par la beauté du « Va pensiero » et plus encore par l’émotion qu’il suscitait en lui, Verdi se mit au travail et composa l’opéra qui allait subjuguer les Milanais, puis le peuple italien tout entier : dès sa première année, l’œuvre ne connut pas moins de 65 représentations ! Succès qui ne devait plus se démentir et cette œuvre fit bientôt le tour du monde musical. Cela tient à l’évidence au sujet traité et à la puissance que lui confère la musique de Verdi d’une grande efficacité dramatique à mettre en relation avec l’idée de l’unité italienne qui cheminait alors chez les Italiens (c’était le Risorgimento) qu’ils virent dans le drame des Hébreux opprimés par les Chaldéens comme l’image de leur propre oppression sous la tutelle autrichienne.
Cantate scénique en un prologue et trois parties pour soprano, ténor (ou contre-ténor), baryton, chœur d’enfants, chœur mixte et orchestre, Carmina Burana fut composée par le pédagogue musical allemand Carl Orff sur les poèmes estudiantins médiévaux (XIIème-XIIIème siècles) retrouvés dans le monastère des Benediktbeuern en Bavière et publiés en 1847 ; le caractère satirique et érotique retint l’attention du compositeur qui les trouvait en accord avec le style « néo-païen » qu’il voulait fonder et qui convenait aux nazis au pouvoir en Allemagne depuis 1933. Composée en 1936-37, créée à Francfort-sur-le-Main le 8 juin 1937, cette cantate qui valut à son auteur d’être considéré par les nazis comme leur compositeur officiel, n’a rien de commun avec les musiques médiévales de ces chansons découvertes depuis. Pas de continuité dramatique dans cette cantate quelque peu fourre-tout : un hommage à la déesse Fortuna avant une exaltation du printemps, puis une méditation sur les aléas de l’existence suivie d’une chanson à la gloire du « cygne rôti » piquetée de plaisanteries anticléricales pour enfin célébrer l’amour ; un brillant final achève cette œuvre populaire en dépit de ses origines sulfureuses.
Créé à la Scala de Milan en 1887 avec un énorme succès, l’Otello de Verdi, d’après Shakespeare, raconte l’histoire tragique, ce drame de la jalousie, qui met aux prises un Maure, Otello, chef d’une armée vénitienne qui vient de défaire les Turcs (nous sommes à Chypre, colonie de Venise à la fin du XVème siècle), Iago, son enseigne, Cassio, commandant de la flotte, Desdemona, l’épouse d’Otello, et Roderigo, un gentilhomme amoureux de Desdemona. Cet opéra est né de la collaboration du compositeur et du poète-musicien Arrigo Boito. Le théâtre de Shakespeare a hanté les compositeurs du XIXème siècle (outre Verdi, on songe à Berlioz, Gounod…). C’est la seconde fois que Verdi porte à la scène l’adaptation d’une de ses œuvres, après Macbeth ; la dernière sera pour Falstaff, son ultime opéra. Il a également travaillé avec Boito qui a écrit le texte de L’Inno delle Nazioni, une cantate patriotique créée à Londres en 1862, et pour la révision de son opéra Simone Boccanegra. Otello, drame de la jalousie en quatre actes, est le fruit d’une longue maturation de six années et le résultat est un chef-d’œuvre absolu ; d’abord parce que Boito a su comme nul autre transposer le dramaturge anglais dans la langue de Dante en une poésie fluide, parfaitement adaptée au génie musical de Verdi, ensuite et surtout parce que Verdi renouvelle totalement l’art lyrique : aux numéros isolés du bel canto traditionnel auxquels il renonce, il substitue une musique coulée qui, sans renoncer à la beauté de l’aria ici préservée, sait exalter le texte tout en souplesse de Boito. Loin du vérisme alors balbutiant et du wagnérisme triomphant, Verdi plante un nouveau jalon sur la voie du théâtre lyrique. Boito et Verdi ont créé des personnages dont la psychologie va beaucoup plus loin que dans les œuvres antérieures, grâce à la continuité musicale qui sous-tend l’intrigue et à l’orchestration exceptionnellement fouillée et raffinée. Des chanteurs ne suffisent plus pour exalter cette œuvre. Il y faut d’authentiques tragédiens lyriques, ce que seront à Orange les interprètes retenus par la distribution proposées par les Chorégies.
Le concert lyrique des Chorégies d’Orange 2014 célébrera le belcanto italien dans toute sa splendeur au travers d’airs écrits pour soprano ou mezzo-soprano par deux compositeurs contemporains de la première partie du XIXème siècle, parmi les plus grands de cette époque : Rossini né en 1792 et Donizetti venu au monde cinq ans plus tard. Du premier on entendra, après l’ouverture de sa commedia lyrique Il Barbiere di Siviglia (Rome, 1816), superbe mise en bouche précédant un air pour soprano de son opera seriaElisabetta, Regina d’Inghilterra (Naples, 1815). Puis la mezzo-soprano, seule d’abord, offrira une page de Semiramide (Venise, 1823), le dernier opéra italien de Rossini qui se convertira ensuite à l’opéra à la française avant de prendre sa retraite en 1830 ; après l’ouverture de cet opéra, un duo tiré de ce même opéra verra s’affronter les deux cantatrices.
La seconde partie débutera par l’ouverture de l’opéra de Donizetti inspiré de Shakespeare, Roberto Devereux (Naples, 1837) qui évoque à sa manière la reine Elisabeth Ière, déjà chantée par Rossini. De Donizetti à nouveau, on entendra deux airs pour soprano empruntés, l’un à Maria Stuarda (Naples, 1834), l’autre à Anna Bolena (Milan, 1830), deux opéras évoquant l’histoire de deux reines anglaises de la Renaissance ; la mezzo-soprano lui répondra avec deux airs, l’un de La Favorite (Paris, 1840), l’autre extrait de l’opéra de Cilea, belcantiste tardif né en 1866, Adriana Lecouvreur, qui chante une actrice du théâtre français au XVIIIème siècle. Les deux cantatrices se retrouveront côte à côte et face à face dans un superbe duo d’Anna Bolena en un feu d’artifice final.
Textes de présentation de la programmation : Philippe Gut
Je tenais à te remercier pour ton blog, il est clair et c’est un vrai bonheur de le lire