Fondé en 2000 par le “German Circle of Friends of European Youth Orchestras”, le Young Euro Classic est un Festival musical international, consacré aux Orchestres symphoniques de Jeunes.

Se déroulant en juin à la Philharmonie pour la première fois et en août à l’ Admiralspalast de Berlin, « l’idée originale de ce festival est de créer une plateforme pour les meilleurs orchestres de jeunes du monde entier et de promouvoir la musique classique à Berlin. La création de ce festival est également le reflet d’un énorme et soudain intérêt pour les jeunes orchestres, depuis les 15 dernières années ».

Au programme de ce mois de juin 2014, l’Orchestre Français des Jeunes, le All-Russian Youth Orchestra, le Romanian Youth Orchestra, l’Orchestra of the Central Conservatory Beijing et le MIAGI Youth Orchestra / New Skool Orchestra.

Il faut savoir que le recrutement des jeunes musiciens pour intégrer ces orchestres est drastique. En France, « chaque année, entre janvier et avril, des concours destinés aux étudiants des principaux établissements d’enseignement musical sont organisés dans la France entière et permettent d’auditionner près de six cents candidats. A l’issue de ces épreuves, qui comportent éliminatoires et finales, environ 100 musiciens, âgés de 16 à 25 ans, sont sélectionnés pour participer aux deux sessions de « l’Orchestre Français des Jeunes ».

Nous avons eu le plaisir d’être invités au concert du Romanian Youth Orchestra, donné le mardi 24 juin, à la Philharmonie. L’occasion de découvrir d’une part cet orchestre, et d’autre part, cette salle superbe et emblématique qu’est la Philharmonie de Berlin.

Sous la direction du chef Christian Mandeal, le concert débute par les «  Trois danses roumaines » de Theodor Rogalski. Cette oeuvre rythmique et entraînante nous plonge dans le folklore de l’Est – par notamment, l’usage répété de motifs brodés et trillés que les vents se relaient avant qu’ils ne soient repris par les cordes – et s’achève sur un final enlevé.

C’est ensuite en Espagne que nous conduit l’Orchestre avec la « Rhapsodie espagnole » de Maurice Ravel. Première grande œuvre orchestrale de Ravel, le premier mouvement est basé sur quatre notes qui se répètent à l’infini créant ainsi une impression d’attente et de mystère. La Malaguena laisse place à un solo de cor anglais avant un rappel des quatre notes du Prélude. La Habanera se fait plus langoureuse et charmeuse. Enfin, la Feria introduite par un motif au piccolo, est explosive. Malgré la bonne exécution du Romanian Youth Orchestra, on regrettera cependant une certaine raideur dans l’interprétation, manquant parfois de souplesse et de chaleur.

Pour conclure cette première partie de concert, l’Orchestre nous offre un dernier volet dansant avec « la Danse des sept voiles » extraite de l’Opéra Salomé, de Richard Strauss. Après l’entracte, changement de registre, l’Orchestre de jeunes roumains s’est attaqué à la toute aussi célèbre que redoutable « Symphonie Pathétique » de Tchaïkovski. Alors que l’Orchestre peut parfois manquer d’unité dans son ensemble, les instruments solistes assurent véritablement avec brio chacun de leur solo, nous faisant parfois oublier qu’il ne s’agit que d’un orchestre de jeunes professionnels ou en voie de professionnalisation. Quel honneur ce dut être pour ces artistes que de jouer dans un lieu aussi prestigieux que la Philharmonie. Un concert qui restera probablement gravé à jamais dans leur mémoire. En guise de rappel, les musiciens plus détendus et réjouis de leurs performance ont interprétés la « Tritsch-Tratsch-Polka » de Richard Strauss sous le regard amusé d’un public conquis.

Rédaction et Copyright Photos : Isabelle Pares

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