Yann Tiersen, Infinity – ICA – Londres

Yann Tiersen

Yann Tiersen. Pour beaucoup d’entre nous, ses mélodies constituant la bande sonore du célèbre « Fabuleux destin d’Amélie Poulain » résonnent encore dans nos têtes. Depuis 2001 pourtant, plusieurs de ses albums – Les Retrouvailles, Dust Lane, Skyline – et musiques de films – Good Bye Lenin !, Tabarly – ont vu le jour. En mai dernier, son huitième opus Infinity est sorti et Walkzine a eu le plaisir d’assister à sa présentation officielle à l’Institute of Contemporary Arts de Londres, avant que ce maestro des sons ne s’envole pour une tournée américaine puis européenne.

C’est par un texte récité et une introduction musicale, que le concert a commencé. Sur scène, une multitude d’instruments : piano, violon, mélodica, claviers en tout genre, guitares, batterie… Chaque musicien s’illustrant tantôt à l’un, tantôt à l’autre. Pas de mise en scène, de long discours ou de faux-semblants. La musique se suffit à elle-même. J’ignore quelles sont les recettes secrètes de Tiersen, mais il est certain qu’il a le don de nous embarquer dans son univers dès les premières notes… et de nous y garder, tout le concert durant.

Yann Tiersen

Parmi les nouveaux titres Ar Maen Bihan, Midsummer et The Crossing, viennent délicatement s’insérer pour les plus nostalgiques, les anciens Palestine, La Dispute (Le Phare) ou bien encore la Rue des Cascades et Vanishing Point (Skyline)… avant que  Meteorites, titre final de l’album, ne conclut le concert.

Composé en grande partie en Islande et à Ouessant, Infinity – qui présente 10 titres en breton, en féroïen (langue germanique), en islandais, en anglais et en français – se veut plus minéral. Bruits de pluie, de frottements, de souffle, de vent… De cette atmosphère sombre naissent des boucles musicales, évoquant encore et toujours par petites touches, les origines bretonnes du compositeur. Les clochettes, souvent présentes dans ses musiques sont bien là, elles aussi mais guitares et percussions prennent le pas. Une mélodie chuchotée et doublée par la sonorité si particulière du piano-jouet, introduit Slippery Stones. Steinn nous plonge dans une ambiance brumeuse et mystérieuse…

Yann Tiersen

« Je suis passionné en ce moment par les synthés modulaires. Je venais de finir de construire ma machine, mais je me suis dit que je devais faire l’extrême inverse. Les choses rebondissent entre elles dans le temps, des choses me trottaient dans la tête : à la fin de Skyline, il y a un morceau qui s’appelle Vanishing Point, qui est constitué de samples de tous les autres morceaux de l’album, comme une sorte de remix. Je me suis dit que, pour l’album suivant, je devais partir d’une base acoustique, mais sans l’utiliser comme telle. Je suis parti loin de mon synthé modulaire, je suis parti en Islande, avec uniquement des instruments jouets : c’était m’éloigner de mes passions du moment, revenir à ce que je faisais au début, je voulais essayer ça, voir ce qui en sortait. La règle était de ne pas jeter les morceaux ou les idées, qu’ils me plaisent ou pas, de ne pas avoir de jugement : je voulais m’en servir de base, de matière. Il y avait des choses vraiment merdiques, je jouais avec mes propres clichés, mais il fallait que j’en fasse quelque chose. L’énergie de l’album est partie de là. C’est un peu l’inverse de ce que je connais : l’enthousiasme, l’excitation, je les ai cette fois connus derrière mon ordinateur, sans aucun instrument, mais en me servant des bases acoustiques que j’avais à disposition pour les transformer totalement. Je n’ai jamais vraiment d’idée préconçue avant de commencer un album : l’idée est toujours plutôt un mode d’emploi ».  Extrait de l’interview de Yann Tiersen, Les Inrockuptibles – Mai 2014

Avant de le retrouver sur scène notamment le 26/09 à Londres (Royal Festival Hall), le 4/10 à Berlin ou bien encore le 27/10 à Paris (Olympia), vous pouvez découvrir son concert secret donné à Ouessant sur Arte Live Web :

http://concert.arte.tv/fr/le-concert-secret-de-yann-tiersen

http://livestream.yanntiersen.com/

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.