Un samedi après-midi, à Beaubourg (Paris). C’est dans un univers de voiles et de mystères que nous accueille le Studio 13/ 16 du Centre Pompidou, à la découverte de Pethrol – groupe lyonnais dont on ne sait pas grand chose, si ce n’est que leur nom est un hommage à Alain Bashung et son Bleu Pétrole – mais dont l’écoute de l’EP nous a donné envie de découvrir leur univers en live.
Le groupe n’est prévu que pour 18 heures sur la scène de cette salle intime – située au sous-sol de l’immense Centre parisien – mais en attendant, l’atelier Studio Party accueille les visiteurs curieux et les invite à l’élaboration et à la création de masques !
Belle entrée en matière donc pour attirer le spectateur dans un monde onirique et décalé. En effet, il ne suffira que d’un pas aux deux membres du groupe attendu, tous deux vêtus de noir, pour envelopper d’imagination la quelque centaine de spectateurs venus se nourrir d’électro-pop.
Héloïse Derly à la composition et au chant. Poupée de porcelaine au maquillage sombre sous sa frange blonde – mélange détonnant d’une grande sœur obscure de Taylor Swift, de Cœur de Pirate, voire même d’une jeune B.B. – ciselée aux allures déjantées d’une Queen Adreena. La voix, quant à elle, ne serait pas sans rappeler par instants le timbre mélancolique d’une Lana Del Rey… sans oublier d’y ajouter un soupçon de Björk.
Face à elle et de profil au public, Cédric Sanjuan dompte sa batterie. Sous un travail de lumières, tantôt chaudes, tantôt nocturnes, les deux musiciens évoluent dans une sphère spéciale et envoûtante, composée de vibrations nébuleuses et d’une bonne dose d’énergie.
Les introductions de chansons, ne manquent parfois pas de rappeler certaines intros d’autres artistes – comme les premières secondes de Robotic Narcissus rappelleraient les premières notes de Playboy, d’Indochine. Nous nous laisserions aisément aller à fermer les yeux, et à apprécier ces mélodies, potentielles musiques de films, ou compagnes de road trips et d’aventures.
Alors qu’Héloïse n’hésite pas à rejoindre les spectateurs pendant l’une de leurs chansons, le public demeurera discret et poli les quarante-cinq minutes durant, attendant le dernier titre pour laisser éclater son enthousiasme. Enfin, avec un tendre étonnement, une dizaine d’enfants assis parterre, aux premiers rangs – bien que la musique soit probablement sortie de leur ordinaire et de leur quotidien – n’hésiteront pas à se ruer sur la jolie chanteuse à la fin du concert pour la solliciter durant de longues minutes, en demandes de photos et d’autographes…
Lilith