Fin février, le Berliner Philharmoniker – un des plus grands orchestres internationaux – dirigé par Sir Simon Rattle, prenait place le temps de deux soirées exceptionnelles, à la Salle Pleyel. L’occasion pour les solistes de l’orchestre de donner un récital à la programmation plus que prometteuse, en fin de semaine à la Cité de la Musique.
Emmanuel Pahud, flûte (qui avait consacré une Interview à Walkzine en novembre 2012) / Paul Meyer, clarinette / Marie-Pierre Langlamet, harpe / Daishin Kashimoto, violon / Maja Avramović, violon / Amihai Grosz, alto / Raphaël Pidoux, violoncelle.
Entrée en matière tout en douceur, avec l’Introduction et Allegro pour harpe, flûte, clarinette et quatuor à cordes de Ravel. Comme il a bien fait Monsieur Erard de commander cette œuvre à Ravel, pour promouvoir le jeu de la harpe chromatique… Véritable moment de rêverie et d’élégance, on aimerait que cette page de musique ne s’arrête jamais…
S’ensuit le Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy qui fait la part belle à la flûte avec un solo introductif, redouté par tant de flûtistes (!). « Illustration très libre du beau poème de Mallarmé », il est plutôt amusant d’entendre cette œuvre en direct, après l’avoir écouté tel un leitmotiv, dans le film Passion de Brian de Palma, quelques jours auparavant.
Ce Prélude est ici joué dans sa version retranscrite – par le harpiste et chef d’orchestre Fabrice Pierre – pour petit effectif mais je préfère la version originale pour orchestre. Chaleur des cuivres, deuxième thème au hautbois, nappes de cordes manquent à l’appel bien que cette œuvre reste sublime… On prend ainsi mieux conscience du génie de Debussy dans sa minutie à choisir et marier les timbres des instruments.
La Sonate pour flûte, alto et harpe de Debussy est quant à elle considérée comme l’une des œuvres majeures du répertoire de musique de chambre du XXe siècle. L’ écriture y est plus moderne et dansante, teintée d’influences orientales.
Après l’entracte, c’est au tour de la clarinette de se révéler dans le Quintette pour clarinette et cordes de Brahms. ô Brahms, orgasmique Brahms… Je vous mets au défit, de me citer une seule œuvre de ce compositeur qui ne soit pas divine. Ce Quintette a connu un immense succès dès sa création en 1891. Ces 30 minutes de délice auditif viendront donc clôturer ce superbe concert, dont la qualité des interprètes n’est plus à prouver.
Je vous invite à (re)écouter ce programme qui sera rediffusé sur France Musique, le 15 mars à 14h.
Une réflexion sur “Solistes des Berliner Philharmoniker”