Les premières parties de concerts sont souvent l’occasion pour de jeunes artistes de se faire connaître… On est parfois ravi, parfois déçu… et il arrive que l’on soit littéralement séduit! Ce fut le cas lors du concert d’Ayo au Café de la Danse, en juin dernier. La première partie était assurée par Emilie Gassin, une chanteuse tout aussi naturelle que pétillante. J’ai donc eu envie d’en savoir un peu plus sur cette jeune demoiselle, à la joie de vivre et l’énergie communicatives, et c’est confortablement installées à la Favela Chic que nous nous sommes retrouvées, pour siroter un mojito et bavarder…
Emilie, qui es-tu? d’où viens-tu? que fais-tu?
Je m’appelle Emilie Gassin, je suis née en Australie en 1988, j’ai donc 24 ans. Mon père est mauricien d’origine française et ma mère est australienne. J’ai grandi en Australie jusqu’à l’âge de 10 ans, ensuite on a déménagé en Angleterre pendant une année. On voyageait beaucoup grâce au travail de mon père, on l’a suivi partout. Ça a installé chez moi une passion pour le voyage.
A 16 ans, je suis venue à Paris pour la première fois avec mes parents. J’y ai passé un bac anglais au Lycée International, et c’est à ce moment là que j’ai réellement commencé à écrire des chansons. J’ai toujours chanté. J’ai une famille très mélomane, on avait toujours de la musique à la maison et on en jouait à chaque occasion… J’ai fait un peu de piano quand j’étais plus jeune. On avait une guitare à la maison et à 14 ans je me suis dit « Pourquoi pas… ! ». J’avais également un carnet dans lequel j’écrivais des poèmes… La guitare m’a donc permis d’accompagner mes textes. Il y a d’ailleurs une chanson sur l’album que j’ai composé à 18 ans, à Paris.
Je suis ensuite repartie en Australie, pour faire des études d’arts plastiques à Melbourne. C’est une autre passion. J’ai toujours dessiné, j’ai toujours aimé fabriquer des choses. J’ai commencé là-bas à jouer mes compositions en public, grâce à des amis musiciens qui m’ont encouragé à le faire. Puis je me suis rendue compte que Paris me manquait et que je voulais y retourner. J’ai donc bien réfléchi à ce que j’envisageai avec la musique, ce que je voulais faire, où je voulais le faire, comment je voulais le faire… J’avais vraiment une sorte d’attachement à Paris, donc je suis revenue ici juste après mes 21 ans. Le début de l’histoire… !
Comment en arrives-tu à assurer les premières parties des concerts d’Ayo ou de Youssou N’Dour ? et d’autres artistes peut-être ?
J’ai fait la première partie de Tryo récemment également…! En fait, on bosse en famille. La personne qui m’a vraiment poussé à faire carrière dans la musique, c’est mon beau-frère qui a décidé de créer une boîte de production, pour lance mon projet. Avec leurs connaissances, on est entré en contact avec l’ex-manageuse d’Ayo qui m’a donné l’occasion de faire sa première partie. Pour Youssou N’Dour c’est grâce au label Universal avec lequel on était en discussion.
Quels sont tes sujets de prédilection dans tes chansons ?
C’est toujours difficile d’exprimer ce que j’écris, car c’est comme un journal intime de mes 16 ans à maintenant… Quelqu’un m’a dit récemment que c’est une déclinaison de l’amour, de toutes ses facettes. L’amour extase, jaloux, passionnel, free style….
C’est autobiographique ?
La plupart du temps… Non ! (rires) Je vais pas en donner le pourcentage. Il y a de toute façon toujours une partie de moi dans mes chansons, c’est obligé. Mais je prends également des éléments extérieurs, des histoires que mes potes m’ont raconté et je construis quelque chose de plus grand… Ce qui est drôle c’est qu’il y a des chansons que j’ai écrite qui ne me touchaient pas à l’époque, et qui me touchent aujourd’hui, avec le recul, l’expérience, le temps… C’est étonnant !
Il y a des artistes qui t’influencent particulièrement, tant sur la musique que sur les textes ?
Je cite toujours Fiona Apple. Je la suis depuis ses débuts et je trouve qu’elle a vraiment son propre univers, qu’elle défend jusqu’au bout. C’est pour cela qu’on a pas entendu parler d’elle depuis 7 ans et qu’elle sort tout juste, un nouvel album. J’aime tout ce qu’elle fait, même si c’est barré. Ses paroles, la façon dont elle défend son travail.
J’aime beaucoup Feist aussi pour les mêmes raisons et je trouve admirable de voir son évolution artistique. C’est facile de ne plus trouver d’inspiration, de se sentir vide… et j’ai le sentiment qu’elle arrive quand même à capter de nouvelles choses.
Et les arts-plastiques sont malgré tout, toujours présents dans ta vie ?
Un peu moins. Je n’ai pas le temps d’en faire tous les jours, mais je continue à dessiner. Mes dessins vont faire partie de la pochette de l’album, de mon univers artistique. Je suis contente de pouvoir réunir ces deux domaines.
Tu parles de ton album. Quels sont justement tes projets ?
« LE » projet c’est l’album, qui est terminé. Masterisé. Donc on attend la sortie bien qu’il n’y ait pas de date pour le moment. Il existera en version digitale et physique également. Même si c’est la crise en ce moment, je vais toujours acheter des Cds. J’adore ça. J’aime regarder la pochette, les remerciements…. C’est important, c’est un vrai travail. Je me souviens d’un album que j’ai récemment acheté, celui de Piers Faccini. C’est beau. Le livret, le papier…
Entre temps, on est en négociation avec des maisons de disques, avec des tourneurs… ça aussi c’est un projet. Une tournée. J’adore faire des concerts, des lives… J’ai hâte !
Tu envisages des collaborations artistiques ?
Je n’y ai pas vraiment pensé, hormis Fiona Apple mais je ne sais pas si elle serait intéressée ! … Charlie Winston aussi… M que j’ai rencontré et qui est très sympa !
Un mot à rajouter pour les lecteurs de Walkzine ?
Soyez curieux. C’est la seule façon d’évoluer, de découvrir, de prendre des risques et d’avancer !
Copyright photos : Fanny Leloup
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Oh yeah^^ magic and stay curious a pleasure #awesome♥