La Salle Pleyel est à elle seule, un enchantement. Mais lorsque cette salle accueille pour une date unique Emilie Simon, ce lieu devient alors divin.
Le spectacle pourrait avoir lieu dans le public au vu des nombreuses personnalités venues applaudir l’artiste : Stephane Foenkinos, Audrey Tautou, François Damiens, Jean-Paul Rouve, Michel Denisot, Kyan Kojandhi, Lou Doillon, Olivier Coursier, Charlie Winston, Elie Semoun… mais c’était sans compter le magnétisme d’Emilie.
Vêtue d’une robe noire pailletée, Emilie entre seule en scène et salue son public d’une timide bonsoir. Derrière son piano, elle nous réjouie d’office, en nous interprétant une version réarrangée de Désert. Saisissant sa guitare, elle interprète ensuite Flowers et tels deux anges venus du ciel, ses trompettiste et saxophoniste apparaissent au balcon. Opium en trio met à l’honneur un piano préparé. Dreamland est joué au centre du public, comme pour mieux partager l’intensité du moment. Emilie et ses cinq (multi)instrumentistes nous régalent les tympans et nous suprennent, tant les arrangements sont ingénieux. Ballad of the big machine et To the dancer in the rain suivent. Fleur de saison est plus lent, comme en apesanteur. Enfin, The Frozen World et Dame de Lotus précèdent un Rainbow plus rock et plus rythmé, qui conclue la première partie du concert. Un véritable concentré de sourire, d’émotions et d’ondes positives en émane. Toutes les chansons ont été réorchestrées probablement par souci de se renouveler, de conserver fraîcheur et créativité… à l’image de la musique d’Emilie.
C’est cheveux relevés et parée d’une robe longue, plus sobre que réapparait Emilie. Au centre, un totem percussif a pris place. Plus que la musique du film La Délicatesse, les chansons de Franky Night sont un véritable hommage au compagnon de la chanteuse, décédé brutalement deux ans auparavant. L’ émotion est palpable… Celle que j’apprécie depuis des années tant pour son inventivité que pour sa douceur, se révèle. On dit que le malheur des uns, fait le bonheur des autres… Bonheur de nos oreilles et de notre coeur, puisqu’ Emilie nous offre alors une prestation unique, pleine de sensibilité et de passion.
Là ou certains s’effondrent et se complaisent dans la tristesse, Emilie nous donne une véritable leçon de vie, de courage et de sagesse. La lame sonore ne fera qu’amplifier la dimension céleste de ce concert. Les yeux rivés vers le ciel comme pour mieux apercevoir un dernier regard de son amour perdu, c’est une véritable déclaration d’amour à François Chevalier, qu’elle nous livre à coeur ouvert. Elle nous confiera en fin de concert, que « C’est une soirée très spéciale. C’est la première et je pense la seule fois que je vais jouer cet album en public ». Comme on la comprend… A Night with Franky s’achève mais ses JetaimeJetaimeJetaime résonnent encore dans nos têtes…
En ce dimanche soir, Emilie Simon a convoqué les cieux et nous a fait entrer en communion avec les anges. Je sais qu’à l’issue du concert, certains lui ont écrit lettres d’amour et mots de remerciements… La voici ma déclaration d’amour, à Emilie Simon.