China Moses, c’est la rayonnante black du Grand Journal sur Canal +. Mais c’est aussi et surtout, une chanteuse qui a de qui tenir puisqu’elle n’est autre que la fille de Dee Dee Bridgewater, grande dame du jazz vocal qui a bercé mon adolescence.
J’ai donc assisté à son concert donné ce vendredi au New Morning – dans le cadre de la soirée Sunset-Hors les Murs – en compagnie du pianiste Raphael Lemonnier, du trompettiste François Biensan, du tromboniste Bastien Ballaz, du contrebassiste Fabien Marcoz et du batteur Jean-Pierre Derouard.
Introduction des musiciens, seuls en scène. Batterie, clavier, contrebasse font leur entrée sur lesquels viennent se poser les cuivres. La pétillante China Moses arrive, parée d’une sublime robe mettant en valeur ses formes et ses superbes jambes fuselées. Quelques notes suffisent à nous plonger dans cette atmosphère caractéristique des clubs de jazz américains.
China nous explique qu’il y a deux ans, elle a enregistré un album consacré à Dinah Washington. Qu’elle avait besoin de changer de répertoire, qu’elle nous en présente donc un nouveau. L’enregistrement de ce nouvel album est prévu dans deux semaines. Celui-ci mêlera les chansons des chanteuses ayant inspiré Dinah, à celles que Dinah a inspirées.
Elle prend un malin plaisir à nous raconter quelques anecdotes sur sa vie privée, sur celles des chanteuses qu’elle fait revivre ce soir. Et les hommes en prennent pour leur grade… car oui, il est important qu’un homme sache cuisiner comme en témoigne My kitchen Man de Bessie Smith.
Passant derrière un micro vintage, elle nous interprète le premier blues enregistré par Mamie Smith Crazy Blues.
Le saxophoniste Pierrick Pedron, la rejoint sur scène pour nous jouer le célèbre air de « Jessica Rabbit » Why Don’t You Do Right.
Puis le sublime You’re crying de Dinah Washington et Quincy Jones, avec une introduction menée par le tromboniste.
China invite ensuite Hugh Coltman, pour un duo qui tourne au duel, la chanson parlant d’un homme qui préfère le vin à sa femme… Ambiance électrique et alcoolisée !
S’en suit l’incontournable What a different a day made.
Tout au long de son show China dédiera chacune de ses chansons à des « hommes de choix »… L’une à son looser de premier petit copain. Une autre, à ces hommes que l’on désire… et qu’il ne faudrait pourtant pas désirer.
L’ambiance de la soirée est donc tout aussi jazzy que girly, ce qui n’est pas pour me déplaire… Et ce ne sont pas les deux rappels, qui me contrediront !
I just wanna make love to you d’Etta James, connue du grand public par une célèbre publicité des années 90…
Puis le blues pro-lesbien Prove it to me blues de Gertrude ‘Ma’ Rainey pour terminer en beauté… Tout un programme !
Une réflexion sur “China Moses au New Morning”